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Et donc, samedi, une amie et moi avons fait les magasins à Bruxelles. En cette période de soldes, nous avons aussi poussé la porte vitrée de chez Maje. Nous aimons plutôt bien cette marque et avons déjà profité de ventes privées parisiennes pour acheter quelques pièces. A notre taille. Détail qui semble évident, mais qui n’est pourtant pas anodin. Car dans cette boutique, pas un pull, une jupe, une robe, rien au-delà de la taille 2. Juste une sélection allant jusqu’à un petit 40. Et l’insupportable scanner regard du vendeur, et son « bonne journée » mi-amusé, mi-désolé pour nous.

En tombant hier sur un article du site du Magazine Paulette, je n’ai pas pu m’empêcher de laisser le commentaire suivant  : Je partage tout à fait l’esprit de cet article et les soeurettes : faire les boutiques doit être un plaisir pour toutes ! Malheureusement, je suis moins enthousiaste que vous sur le fait que les choses changent en profondeur. J’ai en effet le sentiment que certaines marques ne concèdent quelques modèles « aussi pour rondes » que pour faire évoluer leur image ou leurs ventes. Qu’elles ajoutent certes une ou deux tailles, mais avec un cynisme tout mercantile… C’est en tout cas les réflexions que nous avons échangées hier, mon amie et moi, alors que nous promenions nos formes 40 et 42 dans certaines boutiques bruxelloises…

Les publications sur le thème « vive les rondeurs » ont été nombreuses cette année. Et je ne peux m’empêcher de penser que certains titres et enseignes cherchent uniquement à vendre du rêve et – évidemment – des fringues/des magazines* aux dodues, sans les considérer vraiment. Et puis je n’en peux plus de l’argument « des courbes généreuses et affolantes de Christina Hendricks dans Mad Men ». Pas à cause du personnage bombissime de Joan (il reste une sorte d’icône pour moi) mais parce que la série à quatre ans et que l’exemple, toujours le même avec la chanteuse Beth Ditto, devient malheureusement un prétexte. Snobber les potelées, les grosses, les rondelettes, les fortes, les grasses est détestable. Les prendre pour des connes et les résumer à des pouvoirs d’achats plus size encore plus.

Je m’énerve pour rien ou bien… ?

* Je ne vise pas du tout Paulette. Je trouve ce « féminin fait maison » et participatif vraiment rafraîchissant et réjouissant. Et c’est précisément pour cela que je réagis sur cet article-ci.

** Par ailleurs, de vraies initiatives créatives et prises de position sincères pour habiller joliment toutes les silhouettes existent. Et l’audace véritable est parfois là où on ne l’attendait pas…

11 réflexions sur “Je fais du boudin.

  1. Le problème vient en partie des femmes (j’en connais quelques unes) qui pensent qu’une fille jolie est une fille mince voire maigre. Alors que tous les hommes à qui j’en ai parlé sans dire qu’ils préfèrent les grosses n’en font pas un vrai critère.

    • Le problème des femmes qui pensent qu’une fille jolie est une fille mince voire maigre vient en partie de ce qu’on leur (dé)montre en permanence sur écran et papier glacé.

  2. Comme tu dois t’en douter, je suis tout à fait en accord avec ton article !
    Ce n’est plus devenu un bonheur pour moi de passer d’un 36-38 à un 42-44 à cause d’un problème de santé, quand tu es ado.
    On te regarde comme si tu étais une chose immonde qu’on ne peut qu’habiller avec un sac poubelle.

  3. Si une femme a envie d’être remarquée par un (les) homme(s), elle doit être sexy. Être sexy n’a rien à voir avec la taille ou le poids ou même le sexe. Être sexy, c’est montrer que l’on aime son corps, même si il y a des parties que vous aimeriez changer, Les filles sexy mettent simplement en valeur leurs atouts. Si vous trouvez que vos cuisses sont trop grosses, montrez vos chevilles. C’est vrai que les hommes regarderont peut être d’abord la taille de vos seins, mais c’est avec votre sourire et votre regard enjôleur que vous le harponnerez. Du moins si le gars en vaut la peine. Les vêtements sont à votre service, les filles, pas l’inverse !

  4. C’est le regard du vendeur qui m’a le plus énervé … (c’est certain, ça en impose à mort d’être vendeur chez MAJE dans une galerie où il ne voit jamais le soleil. Il devait manquer de Vitamine D)

    Quant à la marque, qu’ils mettent un panneau à l’entrée disant « formes s’abstenir » ou « du 36 au 40 sous taillé ». Ca nous évitera de perdre quelques précieuses minutes.

    Ca prouve bien que ces jeunes nouvelles marques (marques qui au départ venaient du Sentier et qui se sont fait racheter il y a qlq temps par LVMH qui voulaient s’offrir quelques noms de mode « accessibles » comme Maje, Sandro et Claudie Pirlot) veulent se donner un « genre parisien bobo chic et tendance » http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/agroalimentaire-biens-de-consommation-luxe/20100920trib000550777/lvmh-met-la-main-sur-sandro-et-maje.html

    Brefs, des collections sympas (mais très banales dans le fond) qui vendent des vêtements (trop chers vu la qualité) à des filles qui veulent se sentir « parisienne » et surtout pas porter ce qu’un « boudin » (une taille 42, l’Horreur!) pourrait mettre.

    Dans une vrai boutique chic, les vendeurs sont polis (et à votre service).

  5. Je crois comprendre … et l’on pourrait étendre l’exemple à plus encore. Tous ces magasins dont les canons sont sur la finesse, et l’absence de rondeur, la grandeur et le longiligne … moi je suis petite, mince mais petite – forme mal placée, longueur vertigineuse de jambe, manche accordéon. Quand aux chaussures, je fais du 35, il me reste comme choix soit les baskets roses hello kitty s’accordant assez mal avec un tailleur, soit du sur-mesure qui me résignerait aux pâtes sans beurre durant 3 mois.
    Ah lalala ces fichus canons et références que l’on nous impose …

    • Oh ! Et moi qui ai laissé, faute d’aussi petits pieds à chausser, ces adorables escarpins mauves dans une brocante il y a trois semaines ! Si j’avais su…

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